Le parcours de Nesrine
Nesrine commence ses études dans une école d’ingénieurs spécialisée dans les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Souhaitant exercer un métier davantage “porteur de sens”, elle décide de compléter son cursus en intégrant le master “Management du développement durable” d’une école de commerce.
Ses diverses expériences dans le développement durable chez des opérateurs téléphoniques, l’ont amenée à “développer sa sensibilité sur la fin de vie des équipements électriques et électroniques”. Nesrine estimait cependant qu’il était difficile de faire réellement bouger les lignes dans de grandes entreprises.
C’est alors qu’elle se tourne vers l’économie sociale et solidaire, en faisant ses premiers pas aux Ateliers du Bocage, une structure du mouvement Emmaus spécialisée dans la collecte et le réemploi des ordinateurs et smartphones.
Il y a 4 ans, Nesrine rejoint le Réseau Envie pour développer le projet Envie Le Labo, de sa conception jusqu’à son inauguration. En complément du pilotage du lieu, elle est aujourd’hui Directrice des Partenariats et de l’Innovation au sein de la Fédération Envie.
Un éco-lieu aux multiples fonctions
Envie Le Labo est un éco-lieu solidaire et associatif situé dans le 20ème arrondissement de Paris. Son objectif ? “Répondre aux préoccupations quotidiennes des citoyens en leur apportant des solutions concrètes”, nous explique Nesrine. Pour ce faire, Envie Le Labo a mis en place un atelier de réparation du petit électroménager et effectue des interventions à domicile dans les quartiers de l’Est parisien pour réparer le gros électroménager.
Le cœur de métier de l’éco-lieu comprend également la collecte d’équipements électriques et électroniques ainsi que la vente à moindre coût d’appareils électroménagers reconditionnés garantis deux ans.
L’éco-lieu organise en parallèle des événements bi-hebdomadaires gratuits et accessibles à tous, autour de la lutte contre le gaspillage, du zéro déchet et de la transition écologique plus largement. L’association HOP a d’ailleurs eu l’occasion d’y organiser l’événement de lancement de sa “Quinzaine de la mode jetable”.
Des visites d’Envie Le Labo à destination d’un public très diversifié sont aussi organisées, pour faire découvrir le modèle de l’économie circulaire et solidaire ainsi que l’histoire du bâtiment, qui a été éco-conçu.
L’idéal de réparation à l’épreuve du réel
Localisé dans “un quartier à la fois populaire et gentrifié”, l’éco-lieu s’adresse aussi bien aux populations modestes qu’à des publics sensibles aux sujets environnementaux.
“La mixité sociale concerne davantage la vente des appareils reconditionnés que l’acte de réparation” précise Nesrine. En effet, cette dernière explique que les personnes aux revenus les plus modestes rencontrent des freins à la réparation. Le financement du diagnostic en vue de savoir si l’appareil est réparable, et les doutes sur la durée d’allongement des produits réparés en font partie. Pour y remédier, Envie Le Labo propose une garantie après chaque réparation.
“La mixité sociale concerne davantage la vente des appareils reconditionnés que l’acte de réparation”
Nesrine ajoute : “La réparation pourrait être un levier pour aider les publics les plus modestes s’il y avait un coût de main d’œuvre et de déplacement moins important en France”. Selon elle, le montant du bonus réparation proposé par le gouvernement ne représente pas une aide satisfaisante pour ce type de public. Toutefois, elle a bon espoir que cela évolue dans le bon sens.
Afin d’éviter les pannes et faire durer leurs appareils, Envie Le Labo s’investit dans un travail de sensibilisation en amenant les populations à bien utiliser et entretenir leurs appareils électroménagers. Et pour cause, l’Ademe considère que 50 à 70% des pannes sur le gros électroménager sont dûes à un mauvais entretien ou une mauvaise utilisation pendant les deux premières années.
L’achat des produits reconditionnés et garantis d’Envie Le Labo sont également une solution pour rendre accessibles des appareils de qualité qui durent dans le temps et sont garantis deux ans au sein du réseau de 54 magasins Envie en France.
Un ADN écologique et solidaire
Pour Nesrine et les équipes d’Envie, “l’économie circulaire doit s’effectuer en circuit court et avoir un impact systémique ainsi que social et économique. Ce modèle doit permettre la création d’emplois locaux non délocalisables et limiter au mieux les déplacements des appareils en réparation ou reconditionnement, de leur collecte à leur distribution”.
L’ADN d’Envie intègre une dimension particulièrement solidaire. En effet, le réseau s’engage également dans l’insertion socio-professionnelle des personnes en difficulté en les formant et les accompagnant vers le retour à un emploi durable. Après un an en moyenne dans la structure, 70% d’entre elles accèdent à un CDI, un CDD de plus de 6 mois ou à une formation qualifiante. Au total, les 52 structures membres du réseau Envie emploient 3700 salariés dont 2800 d’entre eux qui sont en parcours d’insertion. S’ajoutent à cela des tarifs préférentiels aux bénéficiaires des minima sociaux, en complément des prix initiaux très abordables.
Le plus vieil objet de Nesrine
Pour conclure, à la question concernant le plus vieil objet que possède Nesrine, celle-ci nous répond qu’elle n’en détient non pas un mais plusieurs. Certains datant des années 70, ’”une bague et une robe donnée par sa mère”.
Merci à Nesrine d’avoir pris le temps de nous partager son engagement.
Si vous voulez en savoir plus sur le réseau Envie et son Labo, rendez-vous sur leur site internet. Et si vous le souhaitez, vous pouvez également découvrir la programmation d’Envie le Labo. Cet article n’est pas sponsorisé. Il a été écrit par la rédaction de HOP, en toute indépendance, conformément aux critères éditoriaux de Produits Durables.