Chloé Murard (La Boucle) : “La recyclerie est un service de proximité”

Chloé Murard (La Boucle) : “La recyclerie est un service de proximité”
Depuis mai 2021, La Boucle accueille petits et grands dans un espace dédié au réemploi et à la réparation à Bègles, à côté de Bordeaux. Nous sommes allés interviewer Chloé Murard, l’une de ses trois cofondatrices, pour en savoir plus sur ce projet qui combine durabilité et lien social.

Un lieu de vie dédié au réemploi

La Boucle, c’est bien plus qu’une recyclerie. Dans un même lieu, cohabitent un café cantine tenu par Armand, une bricothèque, une recyclerie et la boutique de Yassine, un réparateur indépendant. A cela s’ajoutent des ateliers de réparation bénévoles et des événements réguliers autour du zéro déchet, du faire soi-même ou encore de la parentalité, sans oublier des festivals de temps en temps.

Un parti pris assumé par Chloé pour qui il est difficile de dissocier l’écologie du social : “Il y a une question de transmission, d’apprentissage, de partage” explique-t-elle. “L’idée, c’est de ne pas couper l’écologie du reste et donc de parler aussi du vivant. On veut faire vivre le quartier, puis la ville. On ne veut pas uniquement être axés écologie mais aussi défendre d’autres valeurs qui nous tiennent à cœur comme la parentalité ou la question du genre.”

Depuis son ouverture, La Boucle a organisé environ 150 événements et 5 festivals.

Proposer différentes activités c’est aussi une manière d’attirer des personnes qui ne se seraient peut-être pas intéressées au réemploi. “Les gens viennent au café, ils découvrent la recyclerie, on discute, ils découvrent le réemploi, puis après ils découvrent la bricothèque” illustre Chloé.

Focus sur la partie recyclerie

La recyclerie reste cependant l’une des activités phares de La Boucle. La collecte est basée sur l’apport volontaire. “Les gens viennent déposer ce qu’ils veulent donner et on discute pour connaître l’histoire des objets. L’objet part en rayon avec son histoire et, quand il revient en caisse, je peux raconter son histoire” explique Chloé.

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L’objet le plus bizarre ? Une carapace de tortue de mer, qui a trouvé de nouveaux propriétaires le jour même de sa mise en rayon pour devenir un déguisement de tortue Ninja.

En plus des carapaces, La Boucle accepte des livres, des vêtements, de la vaisselle, de l’outillage, des jeux ou encore du petit-électroménager. Si l’objet ne peut pas être réemployé par la recyclerie, il est recyclé grâce à des partenariats locaux : les livres partent au “Livre vert”, les vêtements à “La Tresse” et les jouets à “Replay”, voisin de La Boucle.

En 1 an et demi, La Boucle a donné une seconde vie à 40 tonnes d’objets.

Comment encourager le réemploi

On pèse tout ce qui rentre et tout ce qui sort” précise Chloé. C’est à la fois utile pour La Boucle, pour les personnes qui donnent et qui sont contentes que leurs anciens objets aient une nouvelle vie, mais aussi pour le réseau ReNAÎTRe (Réseau Nouvelle Aquitaine des Initiatives Territoriale du Réemploi), une association qui crée du lien entre les acteurs du réemploi et défend le secteur.

Nous avons demandé à Chloé comment faire pour développer davantage le réemploi. Pour elle, il faudrait au moins une recyclerie dans chaque ville de France : “La recyclerie est un service de proximité. Les gens ne font pas 15 kilomètres pour aller déposer des objets, donc s’il y en une à proximité de chacun et chacune, ça se développera. Nous accueillons des gens qui avant allaient en déchetterie et qui aujourd’hui déposent leurs objets chez nous car c’est plus près que la déchetterie.”

L’engagement de Chloé et de l’équipe de La Boucle

Avant de lancer La Boucle, Chloé était ingénieure de l’environnement. Un travail qui ne lui convenait plus et ne lui permettait plus d’être alignée avec son engagement écologique. L’idée de créer une recyclerie est apparue comme une évidence : “Je voulais revenir sur les bases d’une écologie d’action et accessible, pas avec des mots que personne ne comprend sauf les initiés.”

Sa rencontre en 2020 avec Clémence Belloir, ancienne ingénieure de l’environnement également, et Laetitia Vasseur, déléguée générale de l’association HOP (Halte à l’Obsolescence Programmée), a donné naissance à La Boucle et à l’association HOP-La Boucle.

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Aujourd’hui, La Boucle rassemble quatre salariés, dont Chloé, deux services civiques et une bonne trentaine de bénévoles qui font vivre l’endroit au quotidien, depuis le tri, jusqu’aux ateliers en passant par le café-cantine et la bricothèque, et allonge concrètement la durée de vie des produits.

Le plus vieil objet de Chloé

Pour finir, nous avons demandé à Chloé quel était son plus vieil objet : “Je pense que ça doit être mon doudou”.

Merci à Chloé pour son temps et son engagement. Si vous voulez en savoir plus sur La Boucle, rendez-vous sur son site internet ou ses réseaux sociaux. Et si vous souhaitez découvrir les recycleries les plus proches de chez vous, faites un tour sur le site du Réseau National des Ressourceries et Recycleries.

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