Peut-on faire confiance aux influenceurs mode durable ?

Peut-on faire confiance aux influenceurs mode durable ?
Ces dernières années, les contenus sur la “mode éco-responsable” fleurissent sur les réseaux sociaux. Malgré les paradoxes, HOP se plonge dans le sujet. Et si les influenceurs étaient le nouvel étendard de la mode durable ?

Quand l’influence éco-responsable fait vendre

Terme fourre-tout, l’appellation “influenceur” a perdu un sens précis au cours des années et des controverses. Victime de sa connotation négative, on lui préfère parfois le terme de « créatrice/créateur de contenus« . La panoplie de l’influenceur est large, bien qu’elle reste déterminée par l’adjectif qui s’accole à lui. Influenceur voiture, beauté, lifestyle (comprendre mode de vie), chacun se spécialise sur un sujet pour lequel il ou elle souhaite devenir une référence. Bien entendu, la mode n’échappe pas à la règle. Allant de la personne qui vit de ce métier au blog personnel du dimanche, il n’y a cependant pas un seul profil d’influenceur mode.

Par influenceurs, on entend des experts, leaders d’opinion ou des personnalités dans un domaine précis : blogueurs, instagramers, youtubers ou plus largement, créateurs de contenu digital.

Plusieurs journalistes se sont déjà penchés sur le sujet : la durabilité et l’influence sont-elles compatibles ? S’ils en arrivent à la conclusion que cela est bel et bien possible, le chemin à parcourir pour une influence vraiment verte est encore long.

Pour ce qui est de la mode durable, le principal risque est celui du greenwashing. L’influenceur vous recommandera la collection “green” d’une marque douteuse ou vous incitera à acheter ses propres vêtements issus de l’ultra fast-fashion sur une plateforme de seconde main alimentée en permanence par de nouvelles annonces. Un autre exemple parlant serait celui des “hauls”, littéralement “butin” en anglais. Il s’agit d’une thématique de vidéos très répandue sur les réseaux sociaux où l’on y montre et commente ses achats en masse. Le risque de surconsommation n’est donc jamais loin.

Le modèle économique de l’influence repose sur un principe simple : permettre aux entreprises d’améliorer leur notoriété et toucher des personnes correspondant à leur cible à des fins mercantiles. C’est tout le paradoxe que doit dépasser la mode durable : comment être viable économiquement sans pousser à la (sur)consommation ? Comment être désirable aux yeux du consommateur sans encourager l’accumulation ? Et quel rôle peuvent jouer les influenceurs dans cette équation ?

Face à ses questions, le compte Instagram “Paye ton influence” interpelle les influenceur·ses sur les enjeux climatiques. La page met en avant l’empreinte carbone émise par leur mode de vie ou les partenariats souvent nocifs pour l’environnement. Une bonne manière de remettre la question environnementale au centre du débat.

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Un outil de sensibilisation percutant

Pourtant, tout n’est pas à jeter dans l’influence, loin de là, car la sensibilisation reste capitale. Vulgariser, c’est rendre le savoir accessible à chacun. En ce sens, l’influence permet de toucher un public souvent non averti. Sous un air plus convivial qu’un colloque, elle n’empêche pas d’être didactique et permet à chacun de s’y retrouver.

Un rapide coup d’œil sur les contenus produits vous montrera un large panel d’avis. Des conseils modes se centrant autour de la garde robe capsule, des vidéos informatives sur les conditions de production, à la confection de ses propres vêtements, chacun peut entrer dans l’univers de la mode durable selon la porte qui lui convient le mieux. L’influenceur peut endosser ce rôle de guide et aiguiller chacun. Une recommandation d’une personne en qui l’on a confiance aura beaucoup plus de poids que toute autre forme de publicité.

75 % des personnes sondées étaient plus enclines à l’idée d’adopter des comportements en faveur de l’environnement après avoir visionné un contenu relatif au développement durable sur les réseaux sociaux. (Unilever)

Chacun est libre de se faire son avis sur l’influence mais personne ne peut nier son potentiel fédérateur. Elle se renouvelle à pleine vitesse et laisse déjà apparaître une tendance à la désinfluence (basée sur la promotion de ce qu’il ne faut pas acheter).

Greenwashing ou vrais engagements, comment faire la différence ?

Pour ne pas vous laisser berner par un marketing alléchant, il existe plusieurs astuces. La méthode des “7 péchés du Greenwashing saura vous aider à faire des achats garantis sans greenwashing. En ce qui concerne l’incitation à l’achat, on ne peut que vous conseiller la méthode BISOU de Marie Duboin et Herveline Verdeken, qui vous aidera à réguler vos pulsions d’achats en vous questionnant sur l’utilité du produit convoité. Dans les deux cas, restez à l’affût, le diable se cache dans les détails.

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Dernier tips, allez jeter un coup d’œil à l’article de HOP sur le vocabulaire de la mode jetable et demandez-vous si vous retrouvez ces pratiques dans la communication pour laquelle vous avez un doute. Voyez-vous un label douteux mis en avant comme gage de durabilité ? Quelle est la matière utilisée pour fabriquer ce beau pantalon et où a-t-il été produit ? Le tee-shirt “vert” est-il proposé dans une enseigne où le réassort se fait toutes les semaines ? Autant d’indices qui doivent vous mettre la puce à l’oreille.

Quelques comptes d’influenceurs à découvrir

Petite sélection non exhaustive des influenceurs qui pourraients vous intéresser et qui prouvent qu’on peut allier identité vestimentaire forte et mode éthique :

Aller plus loin

Cet article a été écrit dans le cadre de la « Quinzaine de la Mode jetable » de HOP.

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